Lc 18, 35-43: En ce temps-là, le soir du premier jour de la semaine, alors que, par crainte des Juifs, les portes de la maison où se trouvaient les disciples étaient verrouillées, Jésus vint, il se tint au milieu d'eux et il leur dit: « La paix soit avec vous. » Tout en parlant, il leur montra ses mains et son côté. En voyant le Seigneur, les disciples furent tout à la joie. Alors, à nouveau, Jésus leur dit : « La paix soit avec vous. Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et leur dit : « Recevez le Saint-Esprit ; ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis. Ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. » Cependant Thomas, l'un des Douze, celui qu'on appelle Didyme, n'était pas avec eux lorsque Jésus vint. Les autres disciples lui dirent donc : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur répondit : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je n'enfonce pas mon doigt à la place des clous et si je n'enfonce pas ma main dans son côté, je ne croirai pas ! » Or huit jours plus tard, les disciples étaient à nouveau réunis dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vint, toutes portes verrouillées, il se tint au milieu d'eux et leur dit : « La paix soit avec vous. » Ensuite il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici et regarde mes mains ; avance ta main et enfonce-la dans mon côté, cesse d'être incrédule et deviens un homme de foi.» Thomas lui répondit : « Mon Seigneur et mon Dieu. » Jésus lui dit : « Parce que tu m'as vu, tu as cru ; bienheureux ceux qui, sans avoir vu, ont cru. » Jésus a opéré sous les yeux de ses disciples bien d'autres signes qui ne sont pas rapportés dans ce livre. Ceux-ci l'ont été pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour que, en croyant, vous ayez la vie en son nom.
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« Parce que tu m’as vu, tu as cru ; bienheureux ceux qui, sans avoir vu, ont cru ». Dans ces paroles adressées à l’apôtre Thomas par le Seigneur ressuscité, la foi et la vision sont bien distinguées. Il en ressort que la vision n’est pas indispensable à la foi. Est-ce que cela signifie que nous sommes des croyants aveugles ? Certainement pas ! Je suis persuadé que la vision dont le Seigneur parle ici n’est pas toute vision, mais une forme de vision – la vision physique, matérielle.
Bienheureux ceux qui ont cru dans le Christ ressuscité sans avoir vu Jésus vivant, en chair et en os, comme les apôtres l’ont contemplé le soir de sa résurrection et pendant les jours qui ont suivi. Nous n’avons pas rencontré Jésus sorti du tombeau quand nous sommes allés à Jérusalem, nous n’avons pas touché les plaies sur son corps ressuscité, nous n’avons pas partagé de repas avec lui, nous ne l’avons pas contemplé aux bords du lac de Galilée en train de nous préparer du poisson grillé. Nos yeux de chair ne l’ont pas vu dans son humanité restaurée : cette grâce a été réservée à quelques hommes et femmes de la première génération des témoins chrétiens. Nous n’avons pas vu ce que Thomas a vu, mais notre foi n’est pas aveugle pour autant. Ce que nous ne pouvions voir avec les yeux de chair, nous l’avons contemplé dans l’esprit. Nous avons cru au témoignage oculaire des apôtres et des femmes myrrophores, parce qu’il est confirmé par notre vision non pas physique, mais spirituelle de la résurrection du Christ, parce que nous avons rencontré le Seigneur ressuscité non pas dans son corps humain qui est dans la gloire du Père, mais à travers ses témoins, à travers l’Église, son corps mystique.
La plus ancienne hymne de Pâques dans la liturgie orientale commence par ses paroles : « Après avoir vu la Résurrection du Christ, adorons le saint Seigneur Jésus ». Notre liturgie pascale confirme que de la vision physique – celle dont les apôtres et les femmes suivant Jésus sont témoins – nous sommes passés à la vision spirituelle, non moins réelle ; de même que du culte physique et géographique de l’ancienne alliance, nous sommes passés à l’adoration de Dieu en esprit et en vérité : « Dieu est Esprit, et ceux qui l’adorent, doivent l’adorer en esprit et en vérité » (Jn 4, 24). Dieu est Esprit et, même s’il est l’auteur de la matière et du monde physique qui nous entoure, si nous voulons le rencontrer, le sentir, lui parler, le voir enfin, il faut faire abstraction de la matière et le faire en esprit. Et la divinité n’est pas la seule à être imperceptible aux yeux de chair ; la majeure partie, la plus belle, des phénomènes et des réalités du monde créé lui-même n’est accessible qu’à la raison.
Sans avoir vu le Christ ressuscité dans sa chair avec les yeux de chair, nous avons cru, parce que nous avons contemplé sa résurrection en esprit. Nous n’avons pas suivi aveuglément un témoignage étranger, mais nous avons ressenti, dans notre esprit, dans notre âme, que ce que les femmes myrrophores et les apôtres disaient est vrai : le Christ est ressuscité, il est vivant et il nous précède, avec l’humanité qu’il a assumée et restaurée, dans la gloire du Père.
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« Parce que tu m’as vu, tu as cru ; bienheureux ceux qui, sans avoir vu, ont cru ». Dans ces paroles adressées à l’apôtre Thomas par le Seigneur ressuscité, la foi et la vision sont bien distinguées. Il en ressort que la vision n’est pas indispensable à la foi. Est-ce que cela signifie que nous sommes des croyants aveugles ? Certainement pas ! Je suis persuadé que la vision dont le Seigneur parle ici n’est pas toute vision, mais une forme de vision – la vision physique, matérielle.
Bienheureux ceux qui ont cru dans le Christ ressuscité sans avoir vu Jésus vivant, en chair et en os, comme les apôtres l’ont contemplé le soir de sa résurrection et pendant les jours qui ont suivi. Nous n’avons pas rencontré Jésus sorti du tombeau quand nous sommes allés à Jérusalem, nous n’avons pas touché les plaies sur son corps ressuscité, nous n’avons pas partagé de repas avec lui, nous ne l’avons pas contemplé aux bords du lac de Galilée en train de nous préparer du poisson grillé. Nos yeux de chair ne l’ont pas vu dans son humanité restaurée : cette grâce a été réservée à quelques hommes et femmes de la première génération des témoins chrétiens. Nous n’avons pas vu ce que Thomas a vu, mais notre foi n’est pas aveugle pour autant. Ce que nous ne pouvions voir avec les yeux de chair, nous l’avons contemplé dans l’esprit. Nous avons cru au témoignage oculaire des apôtres et des femmes myrrophores, parce qu’il est confirmé par notre vision non pas physique, mais spirituelle de la résurrection du Christ, parce que nous avons rencontré le Seigneur ressuscité non pas dans son corps humain qui est dans la gloire du Père, mais à travers ses témoins, à travers l’Église, son corps mystique.
La plus ancienne hymne de Pâques dans la liturgie orientale commence par ses paroles : « Après avoir vu la Résurrection du Christ, adorons le saint Seigneur Jésus ». Notre liturgie pascale confirme que de la vision physique – celle dont les apôtres et les femmes suivant Jésus sont témoins – nous sommes passés à la vision spirituelle, non moins réelle ; de même que du culte physique et géographique de l’ancienne alliance, nous sommes passés à l’adoration de Dieu en esprit et en vérité : « Dieu est Esprit, et ceux qui l’adorent, doivent l’adorer en esprit et en vérité » (Jn 4, 24). Dieu est Esprit et, même s’il est l’auteur de la matière et du monde physique qui nous entoure, si nous voulons le rencontrer, le sentir, lui parler, le voir enfin, il faut faire abstraction de la matière et le faire en esprit. Et la divinité n’est pas la seule à être imperceptible aux yeux de chair ; la majeure partie, la plus belle, des phénomènes et des réalités du monde créé lui-même n’est accessible qu’à la raison.
Sans avoir vu le Christ ressuscité dans sa chair avec les yeux de chair, nous avons cru, parce que nous avons contemplé sa résurrection en esprit. Nous n’avons pas suivi aveuglément un témoignage étranger, mais nous avons ressenti, dans notre esprit, dans notre âme, que ce que les femmes myrrophores et les apôtres disaient est vrai : le Christ est ressuscité, il est vivant et il nous précède, avec l’humanité qu’il a assumée et restaurée, dans la gloire du Père.