Chers frères et sœurs, puisque nous célébrons aujourd’hui – le premier dimanche après la Pentecôte – tous les saints de Dieu, puis-je vous proposer une petite réflexion sur le sens de la sainteté ?
Qu’est-ce qu’un saint pour nous ? C’est d’abord un témoin de Dieu dans le monde. Cet aspect de la sainteté est bien développé dans la lecture d’Isaïe que nous avons entendue hier aux vêpres : « Vous, vous êtes mes témoins, dit le Seigneur, et moi je suis Dieu, de toute éternité je le suis » (Is. 43, 12). Il y a des multiples façons d’être témoin de Dieu parmi les hommes : par la prédication, comme les apôtres, par la prophétie, par le ministère, par la virginité et l’ascèse, par le service du prochain et du pauvre, par le témoignage de sa vie, comme les martyrs. Toutes ses formes de sainteté tendent vers le même objectif : annoncer l’amour et le salut de Dieu. Le saint rayonne de la lumière divine : il est le témoignage vivant de l’existence de Dieu et de l’avènement imminent de son règne.
Mais un saint est plus qu’un témoin : il est fils de Dieu. Il l’est devenu par la grâce de l’Unique et véritable Fils. Tous les saints sont donc des enfants adoptifs de Dieu. Souvenez-vous du prologue de l’Evangile de Jean : « A tous ceux qui l’ont accueilli, il [le Verbe] a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom, eux qui ne furent engendrés ni du sang, ni d’un vouloir de chair, ni d’un vouloir d’homme, mais de Dieu » (Jn 1, 12-13).
Et que signifie être fils de Dieu sinon partager avec le Père la même intimité que le Verbe partage avec son Père. Comment est-ce possible qu’un homme soit uni au Père céleste dans la même mesure que le Fils unique et consubstantiel lui est uni ? La réponse est la suivante : les saints sont des membres du Corps du Christ ; ils ne sont pas différents du Christ, ils en font partie par la grâce de l’Esprit. Ils sont un avec le Christ ; ils sont donc un aussi avec le Père : « Je suis en mon Père, dit le Seigneur, et vous en moi et moi en vous » (Jn 14, 20). Les saints sont dans le Fils et par lui, avec lui, ils sont unis au Père et à l’Esprit. Ils sont greffés à la Trinité en tant que membres assumés du Christ. Saint Syméon le Nouveau Théologien nous partage son admiration face à ce mystère de l’amour de Dieu : « Ô la merveille, mes frères, ô l’indicible condescendance de l’amour que nous porte Dieu, l’ami des hommes ! L’union qu’il a par nature avec son père, la même, promet-il, l’unira à nous par grâce si nous y consentons, et nous serons dans le même état par rapport à lui, si nous pratiquons ses commandements ; ce qu’il est par nature à l’égard de son Père, il nous accorde de l’être à son égard par l’adoption et par la grâce. Ô promesse qui donne le frisson ! La gloire donnée au Fils par le Père, le Fils nous la donne à son tour par grâce divine. Encore mieux : de même qu’il est dans le Père et le Père en lui, de même le Fils de Dieu sera en nous et nous dans le Fils lui-même, si nous le voulons, par la grâce » (Traité éthique I, 6).
Figurez-vous que la sainteté ne s’arrête pas là : les saints ne sont pas seulement des enfants adoptifs de Dieu, introduits dans l’intimité de la Trinité. Ils ne sont pas seulement engendrés par le Verbe de Dieu, mais, à leur tour, ils engendrent le Verbe de Dieu. Voici ce qu’en dit saint Syméon le Nouveau Théologien : « Si nous croyons de toute notre âme et si nous faisons pénitence avec ferveur, nous concevons le Verbe de Dieu dans nos cœurs, à l’exemple de la Vierge […]. Et de même que le feu de la divinité ne l’a pas consumée, elle qui était tout immaculée, de même si nous portons en nous notre cœur pur et chaste, il ne nous consume pas non plus ; au contraire, il vient en nous comme rosée du ciel, source d’eau, courant de vie éternelle. Et la preuve que nous-mêmes nous recevons pareillement le feu insoutenable de la divinité, c’est que le Seigneur dit : ‘Je suis venu jeter du feu sur la terre’ (Lc 12, 49). Quel autre feu, sinon l’Esprit consubstantiel de sa divinité, avec qui il entre en nous, avec qui il est contemplé lui aussi uni au Père et se trouve à l’intérieur de nous » (ibid., I, 10).
Les saints sont des buissons ardents qui contiennent la divinité sans se consumer. Ils brillent du feu de la Trinité ; ils la portent en eux-mêmes et sont portés par Elle. Ils engendrent le Verbe de Dieu et sont engendrés par Lui. Ils sont des dieux par leur unité avec le Dieu unique ; ils sont divinisés par la grâce infinie et efficace de la Trinité. Les saints se nourrissent du Verbe de Dieu : ils mangent le Corps et le Sang du Christ. C’est cette nourriture qui les fait vivre. Je vous cite de nouveau saint Syméon le Nouveau Théologien : « Cette chair immaculée qu’il a empruntée aux flancs chastes de Marie, Mère de Dieu tout immaculée, avec laquelle il est né corporellement, il nous la donne en nourriture ; et lorsque nous la mangeons, chacun des fidèles, nous qui mangeons dignement cette chair qui est sienne, nous avons en nous tout entier le Dieu incarné, notre Seigneur Jésus-Christ, à la fois Fils de Dieu et Fils de Marie, la vierge tout immaculée, celui qui est assis à la droite de Dieu le Père […]. Et il nous divinise, du fait que nous sommes incorporés à lui, à la chair de sa chair et l’os de ses os. Voilà ce qui est réalisé de plus grand en nous par son économie indicible et son inexprimable condescendance » (ibid., I, 10).
Chers frères et sœurs, la nourriture des saints vous est offerte. La sainteté vous est proposée par Dieu lui-même. Le Fils lui-même vous invite à partager son intimité avec le Père. La grâce acquise par les saints que nous célébrons aujourd’hui, est mise à votre disposition. Saisissez l’opportunité qui vous est offerte par votre Créateur. Vous êtes déjà membres du Corps du Christ, vous êtes déjà engendrés par le Verbe de Dieu, alors faites engendrer, à votre tour, le Verbe dans vos cœurs pour ne devenir qu’un avec le Christ et, par Lui, avec le Père et Saint-Esprit.
Qu’est-ce qu’un saint pour nous ? C’est d’abord un témoin de Dieu dans le monde. Cet aspect de la sainteté est bien développé dans la lecture d’Isaïe que nous avons entendue hier aux vêpres : « Vous, vous êtes mes témoins, dit le Seigneur, et moi je suis Dieu, de toute éternité je le suis » (Is. 43, 12). Il y a des multiples façons d’être témoin de Dieu parmi les hommes : par la prédication, comme les apôtres, par la prophétie, par le ministère, par la virginité et l’ascèse, par le service du prochain et du pauvre, par le témoignage de sa vie, comme les martyrs. Toutes ses formes de sainteté tendent vers le même objectif : annoncer l’amour et le salut de Dieu. Le saint rayonne de la lumière divine : il est le témoignage vivant de l’existence de Dieu et de l’avènement imminent de son règne.
Mais un saint est plus qu’un témoin : il est fils de Dieu. Il l’est devenu par la grâce de l’Unique et véritable Fils. Tous les saints sont donc des enfants adoptifs de Dieu. Souvenez-vous du prologue de l’Evangile de Jean : « A tous ceux qui l’ont accueilli, il [le Verbe] a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom, eux qui ne furent engendrés ni du sang, ni d’un vouloir de chair, ni d’un vouloir d’homme, mais de Dieu » (Jn 1, 12-13).
Et que signifie être fils de Dieu sinon partager avec le Père la même intimité que le Verbe partage avec son Père. Comment est-ce possible qu’un homme soit uni au Père céleste dans la même mesure que le Fils unique et consubstantiel lui est uni ? La réponse est la suivante : les saints sont des membres du Corps du Christ ; ils ne sont pas différents du Christ, ils en font partie par la grâce de l’Esprit. Ils sont un avec le Christ ; ils sont donc un aussi avec le Père : « Je suis en mon Père, dit le Seigneur, et vous en moi et moi en vous » (Jn 14, 20). Les saints sont dans le Fils et par lui, avec lui, ils sont unis au Père et à l’Esprit. Ils sont greffés à la Trinité en tant que membres assumés du Christ. Saint Syméon le Nouveau Théologien nous partage son admiration face à ce mystère de l’amour de Dieu : « Ô la merveille, mes frères, ô l’indicible condescendance de l’amour que nous porte Dieu, l’ami des hommes ! L’union qu’il a par nature avec son père, la même, promet-il, l’unira à nous par grâce si nous y consentons, et nous serons dans le même état par rapport à lui, si nous pratiquons ses commandements ; ce qu’il est par nature à l’égard de son Père, il nous accorde de l’être à son égard par l’adoption et par la grâce. Ô promesse qui donne le frisson ! La gloire donnée au Fils par le Père, le Fils nous la donne à son tour par grâce divine. Encore mieux : de même qu’il est dans le Père et le Père en lui, de même le Fils de Dieu sera en nous et nous dans le Fils lui-même, si nous le voulons, par la grâce » (Traité éthique I, 6).
Figurez-vous que la sainteté ne s’arrête pas là : les saints ne sont pas seulement des enfants adoptifs de Dieu, introduits dans l’intimité de la Trinité. Ils ne sont pas seulement engendrés par le Verbe de Dieu, mais, à leur tour, ils engendrent le Verbe de Dieu. Voici ce qu’en dit saint Syméon le Nouveau Théologien : « Si nous croyons de toute notre âme et si nous faisons pénitence avec ferveur, nous concevons le Verbe de Dieu dans nos cœurs, à l’exemple de la Vierge […]. Et de même que le feu de la divinité ne l’a pas consumée, elle qui était tout immaculée, de même si nous portons en nous notre cœur pur et chaste, il ne nous consume pas non plus ; au contraire, il vient en nous comme rosée du ciel, source d’eau, courant de vie éternelle. Et la preuve que nous-mêmes nous recevons pareillement le feu insoutenable de la divinité, c’est que le Seigneur dit : ‘Je suis venu jeter du feu sur la terre’ (Lc 12, 49). Quel autre feu, sinon l’Esprit consubstantiel de sa divinité, avec qui il entre en nous, avec qui il est contemplé lui aussi uni au Père et se trouve à l’intérieur de nous » (ibid., I, 10).
Les saints sont des buissons ardents qui contiennent la divinité sans se consumer. Ils brillent du feu de la Trinité ; ils la portent en eux-mêmes et sont portés par Elle. Ils engendrent le Verbe de Dieu et sont engendrés par Lui. Ils sont des dieux par leur unité avec le Dieu unique ; ils sont divinisés par la grâce infinie et efficace de la Trinité. Les saints se nourrissent du Verbe de Dieu : ils mangent le Corps et le Sang du Christ. C’est cette nourriture qui les fait vivre. Je vous cite de nouveau saint Syméon le Nouveau Théologien : « Cette chair immaculée qu’il a empruntée aux flancs chastes de Marie, Mère de Dieu tout immaculée, avec laquelle il est né corporellement, il nous la donne en nourriture ; et lorsque nous la mangeons, chacun des fidèles, nous qui mangeons dignement cette chair qui est sienne, nous avons en nous tout entier le Dieu incarné, notre Seigneur Jésus-Christ, à la fois Fils de Dieu et Fils de Marie, la vierge tout immaculée, celui qui est assis à la droite de Dieu le Père […]. Et il nous divinise, du fait que nous sommes incorporés à lui, à la chair de sa chair et l’os de ses os. Voilà ce qui est réalisé de plus grand en nous par son économie indicible et son inexprimable condescendance » (ibid., I, 10).
Chers frères et sœurs, la nourriture des saints vous est offerte. La sainteté vous est proposée par Dieu lui-même. Le Fils lui-même vous invite à partager son intimité avec le Père. La grâce acquise par les saints que nous célébrons aujourd’hui, est mise à votre disposition. Saisissez l’opportunité qui vous est offerte par votre Créateur. Vous êtes déjà membres du Corps du Christ, vous êtes déjà engendrés par le Verbe de Dieu, alors faites engendrer, à votre tour, le Verbe dans vos cœurs pour ne devenir qu’un avec le Christ et, par Lui, avec le Père et Saint-Esprit.