Lc 21, 8-19: Le Seigneur dit : « Prenez garde à ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront en prenant mon nom ; ils diront : “C'est moi” et “Le moment est arrivé” ; ne les suivez pas. Quand vous entendrez parler de guerres et de soulèvements, ne soyez pas effrayés. Car il faut que cela arrive d'abord, mais ce ne sera pas aussitôt la fin. » Alors il leur dit : « On se dressera nation contre nation et royaume contre royaume. Il y aura de grands tremblements de terre et en divers endroits des pestes et des famines, des faits terrifiants venant du ciel et de grands signes. « Mais avant tout cela, on portera la main sur vous et on vous persécutera ; on vous livrera aux synagogues, on vous mettra en prison ; on vous traînera devant des rois et des gouverneurs à cause de mon nom. Cela vous donnera une occasion de témoignage. Mettez-vous en tête que vous n'avez pas à préparer votre défense. Car, moi, je vous donnerai un langage et une sagesse que ne pourra contrarier ni contredire aucun de ceux qui seront contre vous. Vous serez livrés même par vos pères et mères, par vos frères, vos parents et vos amis, et ils feront condamner à mort plusieurs d'entre vous. Vous serez haïs de tous à cause de mon nom ; mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C'est par votre persévérance que vous gagnerez la vie. »
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Ce dimanche 10 février l’Église orthodoxe russe fait mémoire des milliers de nouveaux martyrs et confesseurs de la foi qui ont rendu témoignage au Christ au cours des persécutions antireligieuses dans la Russie post-révolutionnaire du XXe siècle. C’est le concile de Moscou de 1917-1918, témoin des bouleversements de la Révolution et de la terreur instaurée par les pouvoirs bolcheviks, qui a décidé de commémorer les victimes des persécutions contre l’Église le 7 février (en réalité, 25 janvier du calendrier julien) ou le dimanche qui suit cette date.
Cette date du 25 janvier 1918 est le commencement symbolique du long et effroyable chemin de croix de l’Église orthodoxe dans ce qui deviendra, quelques années plus tard, l’Union soviétique. C’est le jour où à Kiev, auprès des murs du premier monastère de la Sainte Russie – la Laure des Grottes – fut sauvagement exécuté par des révolutionnaires le métropolite Vladimir de Kiev. Le métropolite Euloge qui fut évêque en Ukraine avant de devenir, dans son exil à Paris, le pasteur de la diaspora orthodoxe russe en France, décrit le martyre de Vladimir de Kiev dans ses Mémoires. Le plus terrifiant, c’est qu’il semblerait que les moines présents n’aient pas fait grand-chose pour défendre leur évêque, d’abord torturé, puis amené par des bandits pour être fusillé auprès des murs du monastère.
Le métropolite Vladimir de Kiev, canonisé par l’Église orthodoxe russe comme martyr en 1992, sera suivi des dizaines de milliers d’autres chrétiens – évêques, prêtres, moines et moniales, de très nombreux laïcs (hommes et femmes). La multitude de ces nouveaux martyrs et confesseurs de la foi a été solennellement canonisée par le concile de Moscou de l’an 2000 qui a déclaré que leur sang, leurs souffrances, leur témoignage sont le fondement sur lequel renaît la foi chrétienne dans les pays libérés du joug soviétique.
Le saint patriarche Tikhon, ce confesseur de la foi qui exerça son ministère patriarcal dans les premières années du nouveau régime, de 1917 à 1925, et qui mourut, dans d’étranges circonstances, à l’âge de soixante ans le jour de l’Annonciation, écrivait : « En ces jours troublés, le Seigneur a fait surgir des nouveaux martyrs… Si le Seigneur nous envoie l’épreuve des persécutions, de la prison et même de la mort, nous affronterons tout cela avec persévérance, parce que nous croyons que tout cela nous arrivera non sans la volonté de Dieu et que notre endurance ne restera pas stérile à l’image des souffrances des martyrs chrétiens des premiers siècles qui ont acquis le monde à la parole du Christ ».
Saint Tikhon avait raison : la souffrance endurée par de nombreux chrétiens dans les pays soumis pendant la majeure partie du XXe siècle à l’idéologie soviétique totalitaire ne restera pas stérile. Puisse leur témoignage rester toujours le fondement d’une nouvelle évangélisation, d’un second baptême, des pays de l’Europe orientale et servir d’exemple de courage et de fidélité aux chrétiens vivant partout dans le monde.
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Ce dimanche 10 février l’Église orthodoxe russe fait mémoire des milliers de nouveaux martyrs et confesseurs de la foi qui ont rendu témoignage au Christ au cours des persécutions antireligieuses dans la Russie post-révolutionnaire du XXe siècle. C’est le concile de Moscou de 1917-1918, témoin des bouleversements de la Révolution et de la terreur instaurée par les pouvoirs bolcheviks, qui a décidé de commémorer les victimes des persécutions contre l’Église le 7 février (en réalité, 25 janvier du calendrier julien) ou le dimanche qui suit cette date.
Cette date du 25 janvier 1918 est le commencement symbolique du long et effroyable chemin de croix de l’Église orthodoxe dans ce qui deviendra, quelques années plus tard, l’Union soviétique. C’est le jour où à Kiev, auprès des murs du premier monastère de la Sainte Russie – la Laure des Grottes – fut sauvagement exécuté par des révolutionnaires le métropolite Vladimir de Kiev. Le métropolite Euloge qui fut évêque en Ukraine avant de devenir, dans son exil à Paris, le pasteur de la diaspora orthodoxe russe en France, décrit le martyre de Vladimir de Kiev dans ses Mémoires. Le plus terrifiant, c’est qu’il semblerait que les moines présents n’aient pas fait grand-chose pour défendre leur évêque, d’abord torturé, puis amené par des bandits pour être fusillé auprès des murs du monastère.
Le métropolite Vladimir de Kiev, canonisé par l’Église orthodoxe russe comme martyr en 1992, sera suivi des dizaines de milliers d’autres chrétiens – évêques, prêtres, moines et moniales, de très nombreux laïcs (hommes et femmes). La multitude de ces nouveaux martyrs et confesseurs de la foi a été solennellement canonisée par le concile de Moscou de l’an 2000 qui a déclaré que leur sang, leurs souffrances, leur témoignage sont le fondement sur lequel renaît la foi chrétienne dans les pays libérés du joug soviétique.
Le saint patriarche Tikhon, ce confesseur de la foi qui exerça son ministère patriarcal dans les premières années du nouveau régime, de 1917 à 1925, et qui mourut, dans d’étranges circonstances, à l’âge de soixante ans le jour de l’Annonciation, écrivait : « En ces jours troublés, le Seigneur a fait surgir des nouveaux martyrs… Si le Seigneur nous envoie l’épreuve des persécutions, de la prison et même de la mort, nous affronterons tout cela avec persévérance, parce que nous croyons que tout cela nous arrivera non sans la volonté de Dieu et que notre endurance ne restera pas stérile à l’image des souffrances des martyrs chrétiens des premiers siècles qui ont acquis le monde à la parole du Christ ».
Saint Tikhon avait raison : la souffrance endurée par de nombreux chrétiens dans les pays soumis pendant la majeure partie du XXe siècle à l’idéologie soviétique totalitaire ne restera pas stérile. Puisse leur témoignage rester toujours le fondement d’une nouvelle évangélisation, d’un second baptême, des pays de l’Europe orientale et servir d’exemple de courage et de fidélité aux chrétiens vivant partout dans le monde.