Homélie pour la solennité de la Nativité de la Mère de Dieu 2012



Homélie pour la solennité de la Nativité de la Mère de Dieu 2012
« Aujourd’hui est pour le monde le commencement du salut. ‘Acclamez le Seigneur, toute la terre, chantez, exultez, jouez des instruments ! (Ps 98, 4)’ Elevez votre voix, faites-la entendre sans crainte ! (Is 40, 9) Car dans la sainte Probatique une Mère de Dieu nous est née, de qui a bien voulu naître l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jean Damascène, Sur la Nativité, 6). Cette invitation est celle de saint Jean Damascène qui a consacré une belle homélie à la fête de la Nativité de la Mère de Dieu – fête que nous célébrons aujourd’hui et qui devient, cette année, la nouvelle fête patronale de notre séminaire.

L’émotion me débordait hier quand je me suis mis à la préparation de l’homélie de ce jour. J’en suis encore rempli. C’est en effet une immense grâce de contempler la naissance de notre église en bois dédiée à la Nativité de la Mère de notre Sauveur, de voir si proche la réalisation de ce rêve que nous avons conçu il y a deux ans. Puisse cette nouvelle maison de Dieu – qui, nous l’espérons, sera terminée dans les jours qui viennent – être un témoignage de l’amour que nous avons pour Marie, Vierge très pure, et de notre amour de son Fils Jésus, le Verbe éternel de Dieu, par qui nous avons été créés et comblés de tant de bienfaits. L’émotion de voir cette église de la Nativité de la Mère de Dieu sur le point d’être achevée, de célébrer, pour la première fois, la fête du commencement de notre salut dans une si heureuse perspective, m’a littéralement privé de parole. Aussi, avec votre consentement, j’aimerais laisser parler Jean Damascène, un grand admirateur de Marie qui, dans son Homélie sur la Nativité de la Mère de Dieu a paraphrasé remarquablement l’idée de l’apôtre Paul et l’enseignement développé là-dessus de saint Grégoire le Théologien sur la précellence de notre état actuel, transfiguré par l’incarnation de Dieu, par rapport à la grâce originelle de l’homme. En vous rappelant, avec les expressions du Damascène, la surabondance de la grâce salutaire que nous avons reçue de Dieu, j’aimerais rajouter encore plus de grandeur et de joie à notre action de grâce de ce jour :

« Les contraires, dit-on, servent de remède à leurs contraires, mais les contraires ne naissent pas les uns des autres. Même si chaque être est dans sa nature un tissu de contraires, il provient lui-même de la prédominance de la cause qui le fait naître. De même en effet que le péché, en opérant pour moi la mort par le moyen du bien, montre à l’extrême sa nature pécheresse, de même l’auteur des biens, au moyen de leurs contraires, opère pour nous le bien qui lui est naturel. Car ‘où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé’. Si nous avions conservé notre première communauté avec Dieu, nous n’aurions pas mérité la seconde, plus grande et plus extraordinaire. En fait, par le péché, nous avons été jugés indignes de la première union, n’ayant pas conservé le don reçu. Mais par la compassion de Dieu nous avons été pardonnés et pris sous sa garde, pour que la communion devînt assurée. Car il est à même, celui qui nous reçus sous sa protection, de conserver l’union sans brisure. […] Voilà pourquoi maintenant une Vierge vient au monde, adversaire de l’ancestrale fornication ; elle est donnée en épouse à Dieu lui-même, et elle enfante la miséricorde de Dieu. Ainsi est établi peuple de Dieu celui qui auparavant n’était pas son peuple ; exclu de la miséricorde, il obtient la miséricorde ; non aimé, il est aimé désormais. D’elle en effet naît le Fils bien-aimé de Dieu » (Sur la Nativité, 8).

Vendredi 21 Septembre 2012
Alexandre Siniakov