Frères et sœurs bien-aimés, la communauté chrétienne de Jérusalem, celle qu’on appelle la Mère de toutes les Églises, conservait et conserve encore aujourd’hui précieusement une belle tradition orale concernant la fin de l’existence terrestre de la Vierge Marie, Mère de notre Seigneur Jésus-Christ. Cette tradition orale fut brillamment transcrite par saint Jean Damascène dans ses homélies dédiées à la Dormition de la Mère de Dieu, solennité que nous célébrons aujourd’hui. Les homélies sur la Dormition de Marie, que le Damascène nous a laissées, demeurent les premiers et les plus admirables témoignages de la vénération de l’Église de Jérusalem pour celle qui a donné naissance au Verbe de Dieu dans la chair. C’est Jean Damascène qui décrit de la façon la plus explicite la fin de la vie terrestre de Marie et la situe à Jérusalem. C’est à Gethsémani qu’a eu lieu la merveille de ce qu’il appelle la migration – la metastasis – de la Mère vers son Fils, du Temple vivant du Verbe vers la Jérusalem céleste. Ce lieu subsiste aujourd’hui et nous avons eu la grâce, avec les séminaristes, de le visiter il y a un an et demi.
Il y a un lien très fort entre la ville de Jérusalem et Marie : ce que la Jérusalem terrestre préfigure s’est accompli dans la Vierge. De sorte que pour nous, chrétiens, la cité de David est précieuse non seulement pour avoir abrité les figures des réalités éternelles, mais surtout pour avoir vu l'achèvement des prophéties anciennes et accueilli la Vérité elle-même vivante et rendue visible par son incarnation. Ce fut un grand honneur pour Jérusalem d’abriter le temple de pierre où la gloire de Dieu se manifestait sur la terre. Mais combien plus insigne fut pour cette ville l’honneur d’accueillir le Dieu lui-même, devenu homme, et sa Mère, le Temple vivant de la Divinité invisible.
« Je me la représente, plus sainte que les saints, sacrée entre toutes, vénérables entre toutes, cette douce Demeure de la manne, ou plutôt et plus véritablement, sa source, étendue sur un lit de repos, dans la divine et renommée cité de David, dans cette Sion illustre et couronnée de gloire, où fut menée à son terme la loi selon la lettre, et proclamé le nom de l’esprit ; où le Christ législateur mit fin à la Pâque typique, et où le Dieu de l’ancienne et de la nouvelle alliance a transmis la Pâque véritable ; où l’Agneau de Dieu qui porte le péché du monde a initié ses disciples au repas mystique et pour eux s’est immolé comme le veau gras et a foulé la grappe de la vraie vigne. Là le Christ ressuscité des morts se fait voir aux apôtres, et amène Thomas, et par lui l’univers, à croire qu’il est Dieu et Seigneur, ayant en lui deux natures, même après sa résurrection, avec deux opérations qui leur correspondent, et des décisions libres qui demeurent pour l’éternité. C’est là la mère des églises, c’est là le séjour des disciples. Là l’Esprit très saint est survenu, avec grand bruit, multitude de langues et apparence de feu, et fut répandu sur les apôtres. Là le Théologien, qui avait reçu chez lui la Mère de Dieu, subvenait à ses besoins. Cette demeure qui est la mère des églises de la terre entière, devint la résidence de la Mère de Dieu après le retour de son Fils d’entre les morts » (Sur la Dormition II, 4). C’est là que, bien après son Ascension dans le ciel, le Roi est descendu de nouveau vers sa propre mère « pour accueillir sa sainte âme toute claire et immaculée ». C’est là que Marie a remis son esprit entre les mains de son Fils. Son corps fut porté à Gethsémani. De là, selon la tradition dont Jean Damascène se fait le héraut, le corps de la Vierge pure est emporté dans les hauteurs vers les demeures supracélestes du Père. Le tabernacle qui a porté le Verbe divin fut ainsi enlevé dans les tabernacles éternels et spirituels de la divine Trinité là même où le Seigneur Jésus demeure avec l’humanité qu’il a assumée à partir de Marie.
Telle est la vraie gloire de Jérusalem. Et elle ne lui est pas réservée de manière exclusive. L’honneur d’être la demeure de Dieu n’est pas restreint à la seule cité de David. Le bonheur de pouvoir accueillir, en son sein, le Verbe de Dieu est désormais à notre portée. A chaque Eucharistie, nous devenons le temple du Christ et sommes, par grâce, associés à la joie et à la gloire de la Mère de Dieu. Puissions-nous recevoir cette grâce avec la même humilité que Marie, avec la même foi qu’elle et la pouvoir retrouver, au terme de l’existence terrestre, dans les demeures lumineuses de la divine Trinité.
Il y a un lien très fort entre la ville de Jérusalem et Marie : ce que la Jérusalem terrestre préfigure s’est accompli dans la Vierge. De sorte que pour nous, chrétiens, la cité de David est précieuse non seulement pour avoir abrité les figures des réalités éternelles, mais surtout pour avoir vu l'achèvement des prophéties anciennes et accueilli la Vérité elle-même vivante et rendue visible par son incarnation. Ce fut un grand honneur pour Jérusalem d’abriter le temple de pierre où la gloire de Dieu se manifestait sur la terre. Mais combien plus insigne fut pour cette ville l’honneur d’accueillir le Dieu lui-même, devenu homme, et sa Mère, le Temple vivant de la Divinité invisible.
« Je me la représente, plus sainte que les saints, sacrée entre toutes, vénérables entre toutes, cette douce Demeure de la manne, ou plutôt et plus véritablement, sa source, étendue sur un lit de repos, dans la divine et renommée cité de David, dans cette Sion illustre et couronnée de gloire, où fut menée à son terme la loi selon la lettre, et proclamé le nom de l’esprit ; où le Christ législateur mit fin à la Pâque typique, et où le Dieu de l’ancienne et de la nouvelle alliance a transmis la Pâque véritable ; où l’Agneau de Dieu qui porte le péché du monde a initié ses disciples au repas mystique et pour eux s’est immolé comme le veau gras et a foulé la grappe de la vraie vigne. Là le Christ ressuscité des morts se fait voir aux apôtres, et amène Thomas, et par lui l’univers, à croire qu’il est Dieu et Seigneur, ayant en lui deux natures, même après sa résurrection, avec deux opérations qui leur correspondent, et des décisions libres qui demeurent pour l’éternité. C’est là la mère des églises, c’est là le séjour des disciples. Là l’Esprit très saint est survenu, avec grand bruit, multitude de langues et apparence de feu, et fut répandu sur les apôtres. Là le Théologien, qui avait reçu chez lui la Mère de Dieu, subvenait à ses besoins. Cette demeure qui est la mère des églises de la terre entière, devint la résidence de la Mère de Dieu après le retour de son Fils d’entre les morts » (Sur la Dormition II, 4). C’est là que, bien après son Ascension dans le ciel, le Roi est descendu de nouveau vers sa propre mère « pour accueillir sa sainte âme toute claire et immaculée ». C’est là que Marie a remis son esprit entre les mains de son Fils. Son corps fut porté à Gethsémani. De là, selon la tradition dont Jean Damascène se fait le héraut, le corps de la Vierge pure est emporté dans les hauteurs vers les demeures supracélestes du Père. Le tabernacle qui a porté le Verbe divin fut ainsi enlevé dans les tabernacles éternels et spirituels de la divine Trinité là même où le Seigneur Jésus demeure avec l’humanité qu’il a assumée à partir de Marie.
Telle est la vraie gloire de Jérusalem. Et elle ne lui est pas réservée de manière exclusive. L’honneur d’être la demeure de Dieu n’est pas restreint à la seule cité de David. Le bonheur de pouvoir accueillir, en son sein, le Verbe de Dieu est désormais à notre portée. A chaque Eucharistie, nous devenons le temple du Christ et sommes, par grâce, associés à la joie et à la gloire de la Mère de Dieu. Puissions-nous recevoir cette grâce avec la même humilité que Marie, avec la même foi qu’elle et la pouvoir retrouver, au terme de l’existence terrestre, dans les demeures lumineuses de la divine Trinité.