Le texte du discours prononcé par le hiéromoine Alexandre Siniakov, recteur du Séminaire orthodoxe russe en France, à la cérémonie de fin d'année, le 23 juin 2012, et présentant la situation, les problèmes, les perspectives du séminaire, est publié dans la rubrique "Téléchargements". Il peut être téléchargé en suivant ce lien.
Introduction
Aujourd’hui, nous célébrons symboliquement le troisième anniversaire de notre séminaire. Trois ans, c'est peu, surtout dans le temps de l'Eglise de Dieu. C'est peu pour évaluer objectivement les fruits de notre entreprise, mais assez pour dresser un premier bilan provisoire de ses avancées et de ses manquements. C'est l'objectif que je me suis fixé dans cet exposé.
Avant de m'y engager, j'aimerais dire combien je suis heureux de la présence aujourd'hui parmi nous de M. Alexandre Orlov, ambassadeur de la Fédération de Russie en France, de M. l’abbé Jean-Luc Guilbert, doyen du secteur paroissial de Brunoy-Val-d’Yerres des amis du séminaire, des bénévoles qui nous aident, des membres de notre Conseil de formation, des prêtres dont certains venus d'assez loin. Soyez remerciés de venir partager avec nous, les habitants de la Maison Sainte-Genevieve, la joie de la fin de la troisième année du fonctionnement du séminaire.
Mon exposé comprendra trois parties: après avoir présenté l'état actuel de la communauté des séminaristes, je soumettrai à votre bienveillante attention une réflexion personnelle sur la mission spécifique de notre établissement, ainsi que sur ses difficultés et ses perspectives. Avant la conclusion, je vous livrerai le secret de la survie de notre séminaire, dont je me dis de plus en plus qu'elle tient à un vrai miracle.
Statistiques
Au début de l'année universitaire, notre séminaire comptait 21 séminaristes. Deux personnes nous ont quittés au cours de l'année, un autre candidat a rejoint le séminaire au printemps. Ainsi, le nombre de nos séminaristes s'élève actuellement à 20 personnes, dont 13 Russes, 3 Ukrainiens, 2 Colombiens et un Haïtien.
Six de nos séminaristes sont en master, six en licence et huit en propédeutique. De ceux qui sont en master et en licence, cinq étaient inscrits en même temps en plein cursus de licence ou de master à l'Université Paris-Sorbonne, cinq à l'Ecole pratique des hautes études et un à l'Institut catholique de Paris.
Trois de nos séminaristes terminent leur formation cette année: il s'agit du hiéromoine Alexandre Rosas Lozada, ordonné prêtre par Mgr Nestor au mois de mai dernier; du diacre Alexandre Zinovkin qui soutient dans les semaines qui viennent son second mémoire de master, cette fois-ci à l'Ecole pratique des hautes études, et d'Alexandre Khalatov qui soutient en septembre son mémoire de master à l'Université Paris-Sorbonne (Paris-IV). Tous les trois quitteront le séminaire dans les mois qui viennent.
Le 21 juin dernier, la commission d'admission de notre séminaire, sous la présidence de l'archevêque Marc d'Egorievsk, a décidé d'accueillir sept nouveaux séminaristes: cinq venus de Russie, un de Moldavie et un d'Haïti. Ainsi, l’an prochain, si tout va bien, notre séminaire accueillera 24 séminaristes auxquels s’ajoutera un stagiaire martiniquais qui passera chez nous une année de discernement.
Spécificités de la formation au séminaire
La formation de nos séminaristes se passe dans des conditions différentes de celles des autres séminaires de l'Eglise orthodoxe russe. Les cours en interne ne constituent qu'une petite partie de l'enseignement reçu. La majeure partie de la formation s'effectue en externe, dans des établissements universitaires parisiens.
C'est une nouveauté pour la formation de futurs ministres de l'Eglise. Au bout de trois ans d'existence du séminaire, je peux témoigner qu'elle se révèle fructueuse, du moins dans le contexte où nous nous trouvons. En voici deux raisons: premièrement, il est impossible, avec le peu de moyens humains et intellectuels dont notre Eglise dispose à ce jour en Europe occidentale, de fournir une formation de haut niveau aux jeunes gens s'engageant dans le ministère ecclésial. Deuxièmement, une formation en milieu universitaire public est une excellente façon de permettre à de futurs prêtres de nouer des liens forts avec le monde laïc, avec des milieux extérieurs, voire hostiles au christianisme. Enfin, cela permet à nos séminaristes d'avoir, à la fin de leurs études, un diplôme universitaire reconnu par l'Etat et la plupart d'autres pays du monde.
Cette formation comporte aussi des difficultés: d'abord, elle exige de nos séminaristes un investissement plus lourd en temps et en ressources intellectuelles ; ensuite, elle demande de leur part une maturité et une sagesse particulières pour discerner entre ce qui est utile et ce qui l'est moins pour leur futur ministère sacerdotal. Les séminaristes doivent savoir organiser leur emploi du temps pour associer les études universitaires avec l'engagement liturgique et communautaire au séminaire. Ils doivent rapidement combler les lacunes de leur formation précédente et s'adapter aux exigences méthodologiques de leur nouvelle faculté. Enfin, ils doivent être capables de tirer le maximum de profit intellectuel et spirituel d'un cursus universitaire qui ne comporte pas que des matières qui les intéressent d'emblée. C'est difficile, mais le résultat peut être remarquable.
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Introduction
Aujourd’hui, nous célébrons symboliquement le troisième anniversaire de notre séminaire. Trois ans, c'est peu, surtout dans le temps de l'Eglise de Dieu. C'est peu pour évaluer objectivement les fruits de notre entreprise, mais assez pour dresser un premier bilan provisoire de ses avancées et de ses manquements. C'est l'objectif que je me suis fixé dans cet exposé.
Avant de m'y engager, j'aimerais dire combien je suis heureux de la présence aujourd'hui parmi nous de M. Alexandre Orlov, ambassadeur de la Fédération de Russie en France, de M. l’abbé Jean-Luc Guilbert, doyen du secteur paroissial de Brunoy-Val-d’Yerres des amis du séminaire, des bénévoles qui nous aident, des membres de notre Conseil de formation, des prêtres dont certains venus d'assez loin. Soyez remerciés de venir partager avec nous, les habitants de la Maison Sainte-Genevieve, la joie de la fin de la troisième année du fonctionnement du séminaire.
Mon exposé comprendra trois parties: après avoir présenté l'état actuel de la communauté des séminaristes, je soumettrai à votre bienveillante attention une réflexion personnelle sur la mission spécifique de notre établissement, ainsi que sur ses difficultés et ses perspectives. Avant la conclusion, je vous livrerai le secret de la survie de notre séminaire, dont je me dis de plus en plus qu'elle tient à un vrai miracle.
Statistiques
Au début de l'année universitaire, notre séminaire comptait 21 séminaristes. Deux personnes nous ont quittés au cours de l'année, un autre candidat a rejoint le séminaire au printemps. Ainsi, le nombre de nos séminaristes s'élève actuellement à 20 personnes, dont 13 Russes, 3 Ukrainiens, 2 Colombiens et un Haïtien.
Six de nos séminaristes sont en master, six en licence et huit en propédeutique. De ceux qui sont en master et en licence, cinq étaient inscrits en même temps en plein cursus de licence ou de master à l'Université Paris-Sorbonne, cinq à l'Ecole pratique des hautes études et un à l'Institut catholique de Paris.
Trois de nos séminaristes terminent leur formation cette année: il s'agit du hiéromoine Alexandre Rosas Lozada, ordonné prêtre par Mgr Nestor au mois de mai dernier; du diacre Alexandre Zinovkin qui soutient dans les semaines qui viennent son second mémoire de master, cette fois-ci à l'Ecole pratique des hautes études, et d'Alexandre Khalatov qui soutient en septembre son mémoire de master à l'Université Paris-Sorbonne (Paris-IV). Tous les trois quitteront le séminaire dans les mois qui viennent.
Le 21 juin dernier, la commission d'admission de notre séminaire, sous la présidence de l'archevêque Marc d'Egorievsk, a décidé d'accueillir sept nouveaux séminaristes: cinq venus de Russie, un de Moldavie et un d'Haïti. Ainsi, l’an prochain, si tout va bien, notre séminaire accueillera 24 séminaristes auxquels s’ajoutera un stagiaire martiniquais qui passera chez nous une année de discernement.
Spécificités de la formation au séminaire
La formation de nos séminaristes se passe dans des conditions différentes de celles des autres séminaires de l'Eglise orthodoxe russe. Les cours en interne ne constituent qu'une petite partie de l'enseignement reçu. La majeure partie de la formation s'effectue en externe, dans des établissements universitaires parisiens.
C'est une nouveauté pour la formation de futurs ministres de l'Eglise. Au bout de trois ans d'existence du séminaire, je peux témoigner qu'elle se révèle fructueuse, du moins dans le contexte où nous nous trouvons. En voici deux raisons: premièrement, il est impossible, avec le peu de moyens humains et intellectuels dont notre Eglise dispose à ce jour en Europe occidentale, de fournir une formation de haut niveau aux jeunes gens s'engageant dans le ministère ecclésial. Deuxièmement, une formation en milieu universitaire public est une excellente façon de permettre à de futurs prêtres de nouer des liens forts avec le monde laïc, avec des milieux extérieurs, voire hostiles au christianisme. Enfin, cela permet à nos séminaristes d'avoir, à la fin de leurs études, un diplôme universitaire reconnu par l'Etat et la plupart d'autres pays du monde.
Cette formation comporte aussi des difficultés: d'abord, elle exige de nos séminaristes un investissement plus lourd en temps et en ressources intellectuelles ; ensuite, elle demande de leur part une maturité et une sagesse particulières pour discerner entre ce qui est utile et ce qui l'est moins pour leur futur ministère sacerdotal. Les séminaristes doivent savoir organiser leur emploi du temps pour associer les études universitaires avec l'engagement liturgique et communautaire au séminaire. Ils doivent rapidement combler les lacunes de leur formation précédente et s'adapter aux exigences méthodologiques de leur nouvelle faculté. Enfin, ils doivent être capables de tirer le maximum de profit intellectuel et spirituel d'un cursus universitaire qui ne comporte pas que des matières qui les intéressent d'emblée. C'est difficile, mais le résultat peut être remarquable.
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