« Voici qu’un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant : ‘Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ?’ » (Lc 10, 25). L’épreuve consistait à vérifier la fidélité de Jésus à la Loi. Le Seigneur s’y soumet de bonne grâce et, suivant les usages des débats de l’époque, répond à cette question par une autre : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? » La réponse que lui donne le savant juif – « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même » - est attribuée par l’Évangile de Marc à Jésus lui-même, ce qui semble plus logique. La juxtaposition entre l’amour de Dieu et celui du prochain semble trop audacieuse pour un religieux juif, même si les deux commandements sont bien présents dans la Loi.
À la seconde question : « Et qui est mon prochain ? » - le Seigneur répond par une parabole. Celle-ci met en scène deux attitudes envers le malheur d’autrui: celle des zélotes religieux (prêtre et lévite) qui, faisant du respect littéral des prescriptions rituelles leur priorité, laissent l’homme blessé sans secours ; et celle d’un étranger, un hérétique, qui vient à l’aide à l’anonyme inconnu. À la fin Jésus questionne son interlocuteur: « Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? » Et quand le docteur de la Loi lui a répondu: « Celui qui a fait preuve de pitié envers lui », Jésus lui dit : « Va, et toi aussi, fais de même ». Par cette invitation à la pratique de la charité, le Seigneur souhaite d’une part faire sortir son interlocuteur de l’attitude purement intellectuelle et abstraite ; d’autre part, il refuse de définir objectivement le « prochain ». Le docteur de la Loi cherche à déterminer le prochain à partir de lui-même : « Qui est mon prochain ? » Cette question présuppose une séparation entre ceux qui méritent la pitié et ceux qui ne la méritent pas. Pour Jésus, en revanche, le « prochain » n’est pas un concept immuable. Pour celui qui a le cœur aussi vaste que celui du Seigneur, le « prochain » n’est pas une catégorie précise des gens, mais toute personne qui a besoin d’aide. Il ne tient qu’à nous de transformer tout inconnu, tout étranger en prochain ; il suffit de nous approcher de lui.
Notez, frères et sœurs, l’ironie finale de Jésus : il invite un docteur de la Loi, tenant et défenseur de l’orthodoxie religieuse, à suivre l’exemple d’un Samaritain, figure par excellence de l’étranger et de l’hérétique. Cette parabole est une critique délicate, mais énergique du rigorisme religieux servant de prétexte au mépris de l’Homme et à l’indifférence coupable envers la souffrance d’autrui. La charité – expression extérieure nécessaire de la foi en Dieu – a l'Homme au centre de son action. « En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas » (1 Jn 4, 20).
À la seconde question : « Et qui est mon prochain ? » - le Seigneur répond par une parabole. Celle-ci met en scène deux attitudes envers le malheur d’autrui: celle des zélotes religieux (prêtre et lévite) qui, faisant du respect littéral des prescriptions rituelles leur priorité, laissent l’homme blessé sans secours ; et celle d’un étranger, un hérétique, qui vient à l’aide à l’anonyme inconnu. À la fin Jésus questionne son interlocuteur: « Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? » Et quand le docteur de la Loi lui a répondu: « Celui qui a fait preuve de pitié envers lui », Jésus lui dit : « Va, et toi aussi, fais de même ». Par cette invitation à la pratique de la charité, le Seigneur souhaite d’une part faire sortir son interlocuteur de l’attitude purement intellectuelle et abstraite ; d’autre part, il refuse de définir objectivement le « prochain ». Le docteur de la Loi cherche à déterminer le prochain à partir de lui-même : « Qui est mon prochain ? » Cette question présuppose une séparation entre ceux qui méritent la pitié et ceux qui ne la méritent pas. Pour Jésus, en revanche, le « prochain » n’est pas un concept immuable. Pour celui qui a le cœur aussi vaste que celui du Seigneur, le « prochain » n’est pas une catégorie précise des gens, mais toute personne qui a besoin d’aide. Il ne tient qu’à nous de transformer tout inconnu, tout étranger en prochain ; il suffit de nous approcher de lui.
Notez, frères et sœurs, l’ironie finale de Jésus : il invite un docteur de la Loi, tenant et défenseur de l’orthodoxie religieuse, à suivre l’exemple d’un Samaritain, figure par excellence de l’étranger et de l’hérétique. Cette parabole est une critique délicate, mais énergique du rigorisme religieux servant de prétexte au mépris de l’Homme et à l’indifférence coupable envers la souffrance d’autrui. La charité – expression extérieure nécessaire de la foi en Dieu – a l'Homme au centre de son action. « En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas » (1 Jn 4, 20).