Lc 19, 1-10 : En ce temps-là, entré dans Jéricho, Jésus traversait la ville. Survint un homme appelé Zachée ; c'était un chef des collecteurs d'impôts et il était riche. Il cherchait à voir qui était Jésus, et il ne pouvait y parvenir à cause de la foule, parce qu'il était de petite taille. Il courut en avant et monta sur un sycomore afin de voir Jésus qui allait passer par là. Quand Jésus arriva à cet endroit, levant les yeux, il lui dit : « Zachée, descends vite : il me faut aujourd'hui demeurer dans ta maison. » Vite Zachée descendit et l'accueillit tout joyeux. Voyant cela, tous murmuraient ; ils disaient : « C'est chez un pécheur qu'il est allé loger. » Mais Zachée, s'avançant, dit au Seigneur : « Eh bien ! Seigneur, je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens et, si j'ai fait tort à quelqu'un, je lui rends le quadruple. » Alors Jésus dit à son propos : « Aujourd'hui, le salut est venu pour cette maison, car lui aussi est un fils d'Abraham. En effet, le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »
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« Aujourd’hui, le salut est venu pour cette maison… Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ». Ces paroles du Seigneur Jésus devraient redonner de l’espoir au pire des pécheurs. En les entendant, le plus indigne des êtres humains devrait reprendre du courage et de l’espérance. Le Fils de l’homme lui-même vient chercher la brebis égarée et récupérer la drachme perdue. Il n’y a pas de demeure trop malpropre pour le Christ. Il n’y a pas d’âme trop indigne pour accueillir le Verbe de Dieu. L’apôtre Paul le dit aussi dans l’épitre à Timothée que nous lisons aujourd’hui : « Tout ce que Dieu a créé est bon » (1 Tm 4, 4). Il ne tient qu’à l’homme d’accueillir le Dieu qui se présente à la porte de son âme et ne dédaigne aucune d’elle. Il ne tient qu’à nous de recevoir et de rendre efficace le salut qui nous vient tout droit de la Sagesse divine.
Je crois que vous savez ce qu’il faut faire pour accueillir le Verbe de Dieu qui vient jusqu’à nous. Empressez-vous d’accomplir ce qu’il a demandé à Zachée : descendez sur terre. Vous ne pourrez recevoir Dieu dans votre maison si vous restez perchés sur le sycomore de l’orgueil et de l’autosatisfaction. Si vous ne descendez pas sur terre, ne vous mêlez pas à la communauté des disciples qui accompagnent le Seigneur, comment accueillerez-vous ce Dieu qui s’est anéanti lui-même, qui est descendu sur terre, qui s’est mêlé aux hommes pour retrouver une de ses œuvres les plus remarquables qu’il avait, un temps, presque perdue ? Celui qui n’a pas les pieds sur terre risque de laisser passer l’occasion de se faire adopter par le Fils de Dieu venu sous la forme d’humble serviteur. Avoir les pieds sur terre, n’est-ce pas voir ses limites et ses défauts, être assez humble pour ne pas rejeter, dans un excès de fausse piété et de fausse modestie, Celui qui vient sauver non pas les bien portants, mais les malades, les pécheurs.
Dans le quatrième chapitre de la première lettre à Timothée, dont est tirée la lecture apostolique de ce dimanche, Paul dit tout ce qu’il pense de ceux qui, au lieu de s’exercer à la piété qui est « promesse de la vie, présente comme future », se dissipent en exercices corporels qui, selon lui, ne servent pas à grand-chose, et croient « aux fables profanes, aux racontars de vieilles femmes, « interdisant le mariage et l’usage d’aliments que Dieu a créés pour être pris avec action de grâce ». Il ne pense pas bien, vous l’aurez compris, de ces faux dévots qui renient la foi, qui négligent le Christ venu les chercher, parce qu’ils sont trop occupés à calculer ce qui pur et ce qui est impur et à fragmenter la création de Dieu entre ce qui est sacré et ce qui est profane. Pourtant, dit Paul, « tout ce que Dieu a créé est bon et aucun aliment n’est à proscrire, si on le prend avec action de grâce, la parole de Dieu et la prière le sanctifient » (1 Tm 4, 4). Descendons sur terre afin de peiner et combattre non pas pour des doctrines légalistes obscures, mais pour la vraie piété pareille à l’humilité et à la simplicité du Fils de Dieu. Si, comme le dit sait Paul, « nous avons mis notre espérance dans le Dieu vivant, le Sauveur de tous les hommes, des croyants surtout » (1 Tm 4, 10), alors accueillons-le avec confiance quand il vient chercher et sauver ce qui était perdu. Comme chez Zachée, la preuve de notre conversion et de notre désir de suivre le Christ doit être non pas l’adhésion à une sorte de religion ritualiste et légaliste, comme celle des pharisiens, mais la foi suivie des actes concrets de charité.
Le père Lev Gillet, prêtre de la première paroisse orthodoxe francophone de Paris, en méditant sur la lecture évangélique de ce dimanche, disait que « nous atteignons ici un tournant de l’année liturgique. Car la phrase finale de Jésus, dans l'évangile d'aujourd'hui, annonce un autre climat que celui où la nativité et le baptême du Christ nous avaient introduits. Dépassant l’Évangile de l’Incarnation, nous pénétrons dans l’Évangile du pardon et du salut. Avec ce dimanche se clôt le temps de Noël et de l'Epiphanie. Voici venir un autre temps liturgique. Voici déjà qu'au loin un cortège s'avance, qui n'est plus celui des bergers, des mages, du Précurseur et de ses disciples, mais un cortège où, aux louanges, se mêlent les imprécations. Voici que les étendards du Roi s'avancent et que déjà resplendit, même encore lointain, le mystère de la croix et de la Pâque de Dieu » (extrait de L’an de grâce du Seigneur : Un commentaire de l’année liturgique byzantine, Cerf, 1988).
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« Aujourd’hui, le salut est venu pour cette maison… Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ». Ces paroles du Seigneur Jésus devraient redonner de l’espoir au pire des pécheurs. En les entendant, le plus indigne des êtres humains devrait reprendre du courage et de l’espérance. Le Fils de l’homme lui-même vient chercher la brebis égarée et récupérer la drachme perdue. Il n’y a pas de demeure trop malpropre pour le Christ. Il n’y a pas d’âme trop indigne pour accueillir le Verbe de Dieu. L’apôtre Paul le dit aussi dans l’épitre à Timothée que nous lisons aujourd’hui : « Tout ce que Dieu a créé est bon » (1 Tm 4, 4). Il ne tient qu’à l’homme d’accueillir le Dieu qui se présente à la porte de son âme et ne dédaigne aucune d’elle. Il ne tient qu’à nous de recevoir et de rendre efficace le salut qui nous vient tout droit de la Sagesse divine.
Je crois que vous savez ce qu’il faut faire pour accueillir le Verbe de Dieu qui vient jusqu’à nous. Empressez-vous d’accomplir ce qu’il a demandé à Zachée : descendez sur terre. Vous ne pourrez recevoir Dieu dans votre maison si vous restez perchés sur le sycomore de l’orgueil et de l’autosatisfaction. Si vous ne descendez pas sur terre, ne vous mêlez pas à la communauté des disciples qui accompagnent le Seigneur, comment accueillerez-vous ce Dieu qui s’est anéanti lui-même, qui est descendu sur terre, qui s’est mêlé aux hommes pour retrouver une de ses œuvres les plus remarquables qu’il avait, un temps, presque perdue ? Celui qui n’a pas les pieds sur terre risque de laisser passer l’occasion de se faire adopter par le Fils de Dieu venu sous la forme d’humble serviteur. Avoir les pieds sur terre, n’est-ce pas voir ses limites et ses défauts, être assez humble pour ne pas rejeter, dans un excès de fausse piété et de fausse modestie, Celui qui vient sauver non pas les bien portants, mais les malades, les pécheurs.
Dans le quatrième chapitre de la première lettre à Timothée, dont est tirée la lecture apostolique de ce dimanche, Paul dit tout ce qu’il pense de ceux qui, au lieu de s’exercer à la piété qui est « promesse de la vie, présente comme future », se dissipent en exercices corporels qui, selon lui, ne servent pas à grand-chose, et croient « aux fables profanes, aux racontars de vieilles femmes, « interdisant le mariage et l’usage d’aliments que Dieu a créés pour être pris avec action de grâce ». Il ne pense pas bien, vous l’aurez compris, de ces faux dévots qui renient la foi, qui négligent le Christ venu les chercher, parce qu’ils sont trop occupés à calculer ce qui pur et ce qui est impur et à fragmenter la création de Dieu entre ce qui est sacré et ce qui est profane. Pourtant, dit Paul, « tout ce que Dieu a créé est bon et aucun aliment n’est à proscrire, si on le prend avec action de grâce, la parole de Dieu et la prière le sanctifient » (1 Tm 4, 4). Descendons sur terre afin de peiner et combattre non pas pour des doctrines légalistes obscures, mais pour la vraie piété pareille à l’humilité et à la simplicité du Fils de Dieu. Si, comme le dit sait Paul, « nous avons mis notre espérance dans le Dieu vivant, le Sauveur de tous les hommes, des croyants surtout » (1 Tm 4, 10), alors accueillons-le avec confiance quand il vient chercher et sauver ce qui était perdu. Comme chez Zachée, la preuve de notre conversion et de notre désir de suivre le Christ doit être non pas l’adhésion à une sorte de religion ritualiste et légaliste, comme celle des pharisiens, mais la foi suivie des actes concrets de charité.
Le père Lev Gillet, prêtre de la première paroisse orthodoxe francophone de Paris, en méditant sur la lecture évangélique de ce dimanche, disait que « nous atteignons ici un tournant de l’année liturgique. Car la phrase finale de Jésus, dans l'évangile d'aujourd'hui, annonce un autre climat que celui où la nativité et le baptême du Christ nous avaient introduits. Dépassant l’Évangile de l’Incarnation, nous pénétrons dans l’Évangile du pardon et du salut. Avec ce dimanche se clôt le temps de Noël et de l'Epiphanie. Voici venir un autre temps liturgique. Voici déjà qu'au loin un cortège s'avance, qui n'est plus celui des bergers, des mages, du Précurseur et de ses disciples, mais un cortège où, aux louanges, se mêlent les imprécations. Voici que les étendards du Roi s'avancent et que déjà resplendit, même encore lointain, le mystère de la croix et de la Pâque de Dieu » (extrait de L’an de grâce du Seigneur : Un commentaire de l’année liturgique byzantine, Cerf, 1988).