Kirill Gribov a soutenu avec succès son mémoire de master à Sorbonne Université. Le travail intitulé « Le silence du passage du dernier dieu. Le divin et la langue dans les Contributions à la philosophie de Martin Heidegger » était préparé sous la direction du Professeur Emmanuel Cattin.
Les Contributions à la philosophie de Heidegger cherchent à préparer le passage (Übergang) vers l’autre commencement. Dans cet autre commencement il s’agit d’un dépassement radical de la métaphysique vers le penser original de l’Être. Ce tournant vers l’autre commencement est en soi une recherche d’une nouvelle langue à laquelle le penser doit revenir pour préparer le déploiement essentiel (Wesen) de l’Être dans le Da-sein historique. La figure centrale dans la préparation des Contributions devient le dernier dieu (der letzte Gott), dont le passage (Vorbeigang) doit ouvrir le lieu du déploiement de l’Être. La réflexion de Heidegger sur l’essence de la langue qui commencent dans les années d’avant la guerre va ainsi de paire avec l’attente d’un dieu « tout autre », dont le passage deviendra l’événement appropriant (Ereignis) rassemblant de l’Être dans le Da-sein. Ce travail cherche à expliquer le lien intime entre la réflexion sur la langue et la figure du divin qui traverse tout le projet des Contributions. A travers les commentaires de la poésie de Hölderlin, que Heidegger entreprend dans la même période, l’auteur de ce travail soutient la thèse, selon laquelle par le rapprochement entre le penser et la langue poétique, entre les figures du penseur et du poète, le sacré en tant que domaine du divin entendu originairement comme l’indécision de ce qui est le plus éloigné, devient le foyer originaire depuis lequel le Da-sein reçoit la tonalité fondamentale de mis-en-disposition à l’Être dans la langue qui lui est adressée. Le passage du dernier dieu que les Contributions visent à préparer, peut être pensé ainsi non pas tant comme un contenu, mais comme l’expérience du penser défaillant dans l’absence de fondement de l’étant qui caractérise la situation du Da-sein. Cette expérience du penser défaillant rend le Dasein historique à la disposition de la langue originaire et ouvre le domaine du « grand silence » qui correspond à la tonalité fondamentale de la retenue devant l’étrangeté extrême du divin qui s’avance en présence sur le mode d’absence. Cet instant « du passage du dernier dieu »joint l’éclatement de la vérité de l’Être et le silence originaire dans un seul événement appropriant épochal, qui est l’Être lui-même, mais qui ne peut être pensé que sous le signe (Wink) du dernier dieu. Ainsi les Contributions rassemblent le silence, le dernier dieu et l’Être dans un seul et un unique événement de l’Ereignis.
À l'issue de la soutenance, Kirill Gribov a reçu, pour son mémoire, la mention «Très bien» et la note 15/20. Nous l'en félicitons de tout notre cœur!
Les Contributions à la philosophie de Heidegger cherchent à préparer le passage (Übergang) vers l’autre commencement. Dans cet autre commencement il s’agit d’un dépassement radical de la métaphysique vers le penser original de l’Être. Ce tournant vers l’autre commencement est en soi une recherche d’une nouvelle langue à laquelle le penser doit revenir pour préparer le déploiement essentiel (Wesen) de l’Être dans le Da-sein historique. La figure centrale dans la préparation des Contributions devient le dernier dieu (der letzte Gott), dont le passage (Vorbeigang) doit ouvrir le lieu du déploiement de l’Être. La réflexion de Heidegger sur l’essence de la langue qui commencent dans les années d’avant la guerre va ainsi de paire avec l’attente d’un dieu « tout autre », dont le passage deviendra l’événement appropriant (Ereignis) rassemblant de l’Être dans le Da-sein. Ce travail cherche à expliquer le lien intime entre la réflexion sur la langue et la figure du divin qui traverse tout le projet des Contributions. A travers les commentaires de la poésie de Hölderlin, que Heidegger entreprend dans la même période, l’auteur de ce travail soutient la thèse, selon laquelle par le rapprochement entre le penser et la langue poétique, entre les figures du penseur et du poète, le sacré en tant que domaine du divin entendu originairement comme l’indécision de ce qui est le plus éloigné, devient le foyer originaire depuis lequel le Da-sein reçoit la tonalité fondamentale de mis-en-disposition à l’Être dans la langue qui lui est adressée. Le passage du dernier dieu que les Contributions visent à préparer, peut être pensé ainsi non pas tant comme un contenu, mais comme l’expérience du penser défaillant dans l’absence de fondement de l’étant qui caractérise la situation du Da-sein. Cette expérience du penser défaillant rend le Dasein historique à la disposition de la langue originaire et ouvre le domaine du « grand silence » qui correspond à la tonalité fondamentale de la retenue devant l’étrangeté extrême du divin qui s’avance en présence sur le mode d’absence. Cet instant « du passage du dernier dieu »joint l’éclatement de la vérité de l’Être et le silence originaire dans un seul événement appropriant épochal, qui est l’Être lui-même, mais qui ne peut être pensé que sous le signe (Wink) du dernier dieu. Ainsi les Contributions rassemblent le silence, le dernier dieu et l’Être dans un seul et un unique événement de l’Ereignis.
À l'issue de la soutenance, Kirill Gribov a reçu, pour son mémoire, la mention «Très bien» et la note 15/20. Nous l'en félicitons de tout notre cœur!